Former la police

Police training improves public perception and police morale.
La formation des policiers a permis d'améliorer la perception du public et la morale au sein de la police.
La problématique
    
Les forces de police professionnelles favorisent l’État de droit, ce qui peut favoriser la croissance économique et améliorer la vie des pauvres en les protégeant de la criminalité. En Inde, les policiers sont souvent considérés comme étant corrompus, inefficaces et brutaux, ce qui est lié à une pléthore de problèmes systémiques, organisationnels et comportementaux. Les officiers eux-mêmes déclarent être insatisfaits, surmenés et négligés par le système. Ils manquent souvent des ressources adéquates, des compétences et aptitudes d'une police moderne, nécessaires pour mener à bien leurs fonctions, et pourtant les réformes policières sont rarement une priorité. Les recommandations de la Commission de la police nationale (1977-81) ont suggéré plusieurs mesures pour améliorer le standard des forces de police indiennes; cependant, ils ont rarement été mis en œuvre par les gouvernements successifs.

L'évaluation

La police du Rajasthan, en collaboration avec les chercheurs de J-PAL, ont évalué l'impact d'une formation renforcée pour la police, sur les mesures d'efficacité de la police et sur la perception locale des policiers. Une enquête des ménages sur la criminalité, la police et la perception du public a été entreprise pour déterminer la référence de base, en utilisant des enquêtes individuelles plutôt que les statistiques officielles. Deux modules de formation ont été étudiés : en premier lieu, les officiers d'investigation ont bénéficié d'une semaine de formation sur les techniques d'investigation à l'Académie de la Police du Rajasthan, à Jaipur. Puis, les personnels de police de tous grades des commissariats ont été formés sur les savoirs comportementaux, telles que communication, médiation, leadership, gestion du stress, changement d'attitude et autres qualités humaines qui facilitent l'interaction collective. Pour observer s'il était nécessaire de former la totalité du personnel d'un commissariat ou si seuls quelques agents formés pouvaient avoir l'impact désiré, la proportion des policiers d'un commissariat recevant la formation a été randomisée.
Les deux types de formation – investigation et savoirs comportementaux – ont eu des effets positifs considérables sur la qualité du travail de la police et de la satisfaction du public. Dans les commissariats dans lesquels tout le personnel a été formé, la satisfaction des victimes a augmenté de 30 %, et la peur des policiers a diminué de 17%. La qualité d'investigation des officiers de police formés a également été améliorée. Toutefois, aucun effet d'entraînement positif n'a été observée : l'augmentation de la satisfaction est restée proportionnelle au nombre des personnes formées dans le commissariat. L'enquête des ménages sur la criminalité, la première de ce style en Inde, a révélé une sous- déclaration très importante des infractions. Pour plus d'informations sur ce projet, consultez  la page sur cette évaluation.

Le débat
    
Encouragés par les résultats de l'initiative au Rajasthan, la formation comportementale du personnel de police est maintenant reconnue comme un instrument important pour améliorer l'engagement de la police envers les citoyens et pour promouvoir des services de police plus orientés vers la collectivité. Des formations sur la communication, la médiation, la gestion du stress, l'esprit d'équipe et le leadership ont été intégrées dans les programmes de formations de base des agents de police, des sous-inspecteurs et du Directeur général adjoint de la Police, ainsi que dans le Promotional Cadre Courses (PCC) du personnel de police au Rajasthan. Au niveau national aussi, il y a eu une augmentation de prise de conscience de l'importance de la formation pour une meilleure qualité des forces de police. 

Généralisation

A la suite de ce programme pilote de deux ans au Rajasthan, des réformes de la police ont été engagées au niveau national. Le Bureau of Police Research and Development (BPR&D), sous l'égide du ministère de l'Intérieur indien, l'organe central pour l'élaboration politique de la Police indienne, ont débloqué une subvention spéciale pour la généralisation des deux formations sur l'investigation et sur les savoirs comportementaux dans tout l’État du Rajasthan. Les formations sur les qualités humaines (communication et médiation, gestion du stress, leadership et capacité aux changements) ont atteint
7 674 agents de police, chefs de police, sous-inspecteurs adjoints, sous-inspecteurs et inspecteurs.

Cette formation est réalisée en deux phases : d'abord, le personnel de police participe à un module de formation de quatre jours. Un cours de rappel de deux jours a lieu six mois après pour le même personnel. Un module d'une semaine sur les méthodes d'investigations policières est actuellement à l'étude à l'Académie de Police du Rajasthan à Jaipur et devait être finalisée en mars 2011. La généralisation de la formation de la police du Rajasthan est la première initiative de ce genre dans le pays. Un certain nombre d'autres États, tout comme la BPR&D, étudient cette idée.

Les retombées positives de cette évaluation

En Inde, les gouvernements d’État se reposent sur l'enregistrement des délits dans les commissariats pour mesurer les taux de criminalité. De telles statistiques, basées sur les enregistrements de la police, ont de sérieux inconvénients : étant donné que la performance d'un agent de police est évaluée en fonction des affaires résolues, il y a une tendance naturelle à cacher les délits ou à ne pas les enregistrer afin de diminuer les taux de criminalité.

Les études systématiques des victimes, bien que chères et difficiles à réaliser, fournissent des données plus réalistes sur le niveau de criminalité que les statistiques officielles de la Police parce qu'elles incluent les incidents qui n'ont jamais été répertoriés ou enregistrés par la police. L'enquête des ménages sur la criminalité menée par J-PAL pour la police du Rajasthan a révélé que seuls 29% des infractions sont signalés à la Police. Prenant en compte cette sous-déclaration, le BPR&D envisage désormais de mettre en place des enquêtes de ce type comme méthode officielle pour mesurer la criminalité.