FRATELI : Actions innovantes pour améliorer l’insertion professionnelle des étudiants boursiers, en France

Researchers:
Elise Pesonel
Fieldwork by:
Location:
France
Sample:
637 étudiants dans quatre universités en France
Chronologie:
2010 - 2014
Target group:
  • Job seekers
  • Students
  • Youth
Outcome of interest:
  • Employment
Intervention type:
  • Apprenticeships and on-the-job training
  • Coaching and mentoring
  • Job counseling
Partners:

Policy issue

Dans les pays ayant des taux de chômage et de sous emploi élevés, même ceux qui ont fait des études ont des difficultés à s’insérer professionnellement. Différentes raisons peuvent les empêcher de trouver un emploi, par exemple si leurs compétences ne correspondent pas à celles demandées sur le marché, ou s’ils n’ont pas accès aux propositions qui leur conviendraient.

Les études menées par le Centre d’études et de recherches sur les qualifications (CEREQ) sur des cohortes de jeunes sortis de formation initiale (enquête Générations) soulignent en outre que les difficultés d’insertion professionnelle des diplômés de l’enseignement supérieur sont influencées par leur origines socioculturelles : à diplôme égal, les enfants d’ouvriers accèdent à des salaires plus faibles en moyenne que les enfants de cadres.

Ces difficultés peuvent s’expliquer par un faible accès aux codes, aux méthodes et aux réseaux de recherche d’emploi. Dans ces conditions, le parrainage et la mise en relation avec des réseaux pourraient aider l’insertion professionnelle des étudiants issus de milieux défavorisés. Toutefois, il existe peu de recherche empirique sur cette question.

Context of the evaluation

La France a un taux de chômage élevé, particulièrement parmi les jeunes. En 2011, le taux de chômage des 15-24 ans était de 29%. Même ceux qui ont fait des études poussées ont des difficultés à trouver un emploi. Une enquête récente au sein des universités françaises a montré que ¼ des diplômés de l’enseignement supérieur étaient toujours en recherche d’emploi un an après l’obtention de leur diplôme, et que même 5 ans après, une part importante d’entre eux étaient toujours sans emploi. De plus, moins de la moitié des diplômés avaient trouvé un emploi correspondant à leurs qualifications.

Details of the intervention

Les chercheurs se sont rapprochés de l’association Frateli pour évaluer l’impact d’un programme d’aide à l’insertion professionnelle des étudiants boursiers de master 2. Cette association intervient dans les universités françaises afin de fournir des services (parrainage individuel, ateliers collectifs ou mise en réseau d’étudiants) pour aider les étudiants de milieux défavorisés à mieux s’insérer professionnellement et à trouver un emploi correspondant à leurs qualifications.

Le programme Frateli Université s’adressait aux étudiants en dernière année de master qui bénéficiaient de bourses d’études attribuées sur la base de critères socio-économiques. Pendant deux ans, les étudiants de quatre universités françaises qui se sont inscrits au programme ont été répartis de manière aléatoire entre un groupe test, qui a bénéficié du programme Frateli, et un groupe témoin, qui n’en a pas bénéficié. Le programme proposait trois types d’intervention aux étudiants :

  1. Mentorat individuel par un ancien étudiant de l’université ou par un jeune professionnel dont l’expérience correspondait aux intérêts de l’étudiant ;
  2. Ateliers de groupe avec d’autres étudiants du programme ;
  3. Possibilité d’interagir avec d’autres étudiants par le biais d’un réseau en ligne.

Results and policy lessons

Participation : la demande pour le programme a été plus faible que prévu. Alors que l’objectif était d’inscrire 1000 étudiants, seuls 637 étudiants ont décidé de participer au programme (16 pour cent du nombre total d’étudiants éligibles). Il a également été difficile de recruter des mentors : seuls deux étudiants sur trois ont été mis en relation avec un mentor, qu’ils ont contacté en moyenne sept fois par an et qu’ils n’ont rencontré qu’une seule fois. La moitié des étudiants du groupe test ont participé à au moins un atelier de groupe et 26 pour cent ont utilisé le réseau en ligne.


Débouchés en matière d’emploi : Le programme n’a pas permis d’améliorer les efforts de recherche d’emploi, les perspectives d’emploi ni les emplois obtenus. La faible intensité de l’intervention et la taille réduite de l’échantillon d’étudiants inscrits au programme peuvent permettre d’expliquer ces faibles résultats.

1.
http://www.insee.fr/fr/themes/document.asp?ref_id=T12F042