Prévention du risque SIDA/VIH par l’intermédiaire des écoles primaires, Kenya

Researchers:
Fieldwork by:
Location:
Western Kenya
Sample:
328 écoles primaires dans une province de l’ouest du Kenya
Chronologie:
2008 - 2018
Target group:
  • Students
  • Women and girls
  • Youth
Outcome of interest:
  • HIV/AIDS
  • Sexual and reproductive health
  • Women’s/girls’ decision-making
  • Gender attitudes and norms
Intervention type:
  • Information
  • Preventive health
Partners:
  • Kenya Institute of Education (KIE)

Policy issue

La vaste majorité des cas de VIH/SIDA sont diagnostiqués en Afrique sub-saharienne où, chaque année, près de 2 millions de personnes supplémentaires sont infectées par le virus. Un quart de ces nouveaux malades sont des jeunes de moins de 25 ans, et dans pratiquement tous les cas, l’infection est due à des rapports sexuels non protégés. Le sida reste une maladie incurable et les scientifiques n’ont pour l’instant pas réussi à mettre au point un vaccin efficace ; ainsi, les décideurs politiques doivent-ils concentrer leurs efforts sur les mesures de prévention. L’adoption de pratiques sexuelles plus sûres reste critique pour prévenir la transmission de cette maladie.

Context of the evaluation

Le Kenya se classe en dixième position parmi les pays ayant le plus grand nombre d’habitants séropositifs – et près de 7 % des enfants kenyans sont infectés. Dans la lutte contre le sida, on considère que les enfants représentent une « lueur d’espoir » dans la mesure où leurs comportements sexuels ne sont pas encore fermement établis.
A la fin des années 90, pour aider à prévenir les infections à VIH chez les nouvelles générations, l’UNICEF et l’Institut d’Education du Kenya ont conjointement développé un programme éducatif sur le sida, programme comprenant un manuel pour les enseignants et des manuels à l’intention des élèves. Cependant, en 2003, ce programme n’était toujours pas totalement mis en œuvre, sans doute parce que les enseignants manquaient d’expérience et n’étaient pas à l’aise pour parler de ce sujet sensible.

Teenage school girls participate in an HIV/AIDS prevention program in Kenya.
Photo: Sandra van der Steen | Shutterstock.com
Aude Guerrucci

Details of the intervention

Au Kenya, comme dans la plupart des pays africains, les hommes de 25 ans sont beaucoup plus susceptibles d’être atteints du sida que les adolescents de 16 ans. Cela signifie que les relations sexuelles avec des partenaires plus âgés (souvent appelés “Sugar Daddies”) sont particulièrement dangereuses pour les jeunes filles adolescentes.

Le programme officiel d’information sur le sida destiné aux écoles primaires n’inclut aucune information sur la répartition des cas d’infection par le virus HIV en fonction de l’âge et en fonction du sexe. Pour évaluer l’impact que pourrait avoir une telle information sur les décisions sexuelles prises par les adolescentes, l’ICS a réalisé une “Campagne d’Information sur les Risques Relatifs” auprès de 71 écoles sélectionnées de manière aléatoire parmi 328 écoles primaires incluses dans un autre programme d’évaluation d’intervention dans le domaine du SIDA. Un animateur du programme, formé, se rendait dans chacune de ces 71 écoles et, avec l’autorisation des enseignants, s’adressait pendant 40 minutes aux élèves de Grade 8**. Il présentait aux enfants une vidéo de 10 minutes sur les "Sugar Daddies" ; la projection était suivie d’une discussion ouverte sur les rapports sexuels intergénérationnels. Pendant la discussion, l’animateur du programme présentait les résultats d’études menées au Kenya, en Zambie et au Zimbabwe sur le rôle des relations sexuelles intergénérationnelles dans la propagation du virus HIV.(ajouter un lien vers 5b). L’animateur inscrivait notamment au tableau les taux de prévalence du virus VIH, par sexe et par groupe d’âge, pour la ville voisine de Kisumu, ville que les élèves connaissaient bien.

Results and policy lessons

A la suite de cette intervention, l’incidence des grossesses a été réduite de 28 % (passant de 5,4 % jeunes filles se retrouvant enceintes dans l’année à 3,9 %). Ces résultats suggèrent que l’intervention a eu pour effet de faire baisser l’éventualité pour les jeunes filles d’avoir des rapports non protégés. Plus spécifiquement, il semble que l’intervention ait fait baisser la proportion de rapports sexuels intergénérationnels non protégés : le nombre de grossesses impliquant des hommes 5 ans plus âgés ou plus a chuté de 61 %, et l’on n’a pas constaté d’augmentation du nombre de grossesses impliquant des partenaires adolescents.
Le coût de cette approche ciblée s’est élevé à 0,80 dollars par élève, et à 90 dollars par grossesse évitée.

Dupas, Pascaline. 2011. "Do Teenagers Respond to HIV Risk Information? Evidence from a Field Experiment in Kenya." American Economic Journal: Applied Economics 3(1): 1-34.
1.
CIA World Factbook, “Kenya,”accessed June 6, 2012.https://www.cia.gov/library/publications/the-world-factbook/geos/ke.html.