Accompagnement des demandeurs d'emploi – OPP/CVE, France
- Job seekers
- Employment
- Job counseling
Policy issue
Le chômage frictionnel survient quand emplois et travailleurs sont hétérogènes entraînant une inadéquation entre les caractéristiques de l’employé qui ne coïncident pas avec celles de l’emploi. Dans ce cas, les deux parties peuvent investir pour rechercher un meilleur appariement. En conduisant à une meilleure allocation des ressources, cette démarche est bénéfique pour l’économie. Le chômage entraîne une insatisfaction grave, surtout lorsque ce sont les jeunes qui sont touchés. Les autorités publiques ont donc cherché les moyens de réduire tant le chômage frictionnel que celui des jeunes.
Context of the evaluation
Le chômage chronique et de longue durée est un problème particulièrement important en France, d'où l’intérêt pour des politiques publiques réduisant les frictions sur le marché du travail et augmentant l’emploi. À l’époque de cette étude, le chômage était en baisse, mais la population active comportait encore 8,4 % de demandeurs d'emploi, dont 30% depuis plus d'un an. C'est dans ces conditions que l’Agence Nationale Française pour l’Emploi (ANPE) et l'UNEDIC, institution distribuant les allocations chômage, ont renforcé leur offre de conseils et de suivi aux demandeurs d’emploi les plus susceptibles d'être au chômage sur une longue période.

Details of the intervention
A randomized evaluation of ANPE and UNEDIC's programs was carried out from January–December 2007, covering 216 local public employment offices in four of the 22 French administrative regions. The goal of the evaluation was to assess the impact of a reinforced counseling program when offered by private contractors or by public employment services. Nearly 44,000 job seekers were randomly selected to be part of the evaluation. Eligibility was limited to job seekers entering unemployment and entitled to at least one year of benefits.
The evaluation randomly assigned job seekers to one of two intervention groups or to the comparison group at the beginning of their unemployment period. The individuals assigned to the intervention groups were free to enter or decline the program. If they declined, they were sent to the standard track.
Researchers collected administrative and survey data over twelve months after assignment to the three experimental groups to track the participants’ employment status and the duration of their unemployment spells.
Intervention 1: Public Intensive Each personal advisor was assigned to a maximum of forty clients. Meetings were held on a weekly basis to provide support on job search and applications. The program lasted six months and the estimated cost per client was €657.
Intervention 2: Private Intensive Each personal advisor was assigned to a maximum of forty clients. Meetings were held on a weekly basis. The program lasted six months and the cost per client ranged between €900 and €3947, depending on whether the client was placed in a stable job within six months.
Comparison Group: Public Standard Each personal advisor had 120 clients on average, and meetings were held on a monthly basis. The estimated cost per client was €120.
Results and policy lessons
Dans les zones où les deux programmes existaient conjointement et où les chercheurs étaient capables de comparer précisément les effets des programmes OPP et CVE, ils ont pu constater que le programme public CVE a augmenté le taux d’obtention d’un emploi pour les chômeurs de 8,2% au bout de 3 mois, de 9.2% au bout de 6 mois et de 22,6% au bout de 9 mois.
Pour le programme OPP, géré par des entreprises privées, les chercheurs n’ont pas trouvé d’effets statistiques significatifs sur le retour à l'emploi.
En conclusion, ces résultats montrent que le programme CVE a eu un impact important : au bout de six mois, les demandeurs d'emploi avaient augmenté de 20 à 30 % leurs chances de trouver un emploi. Alors que, lorsqu'ils sont conseillés par une compagnie privée, les chômeurs ont tendance à rester plus longtemps inscrits à l'ANPE, et quasiment aucun d’entre eux ne retourne à la vie active.
Les chercheurs ont également noté que les effets d’agrégat du programme CVE étaient plus modérés pour les groupes « stock de chômeurs » et « nouveaux chômeurs inéligibles ». Pour les candidats inéligibles, les chercheurs estiment que ce programme public a eu un impact positif sur le retour à l’emploi de 4,7% à 6 mois et 6,2% à 9 mois. Pour le « stock de chômeurs », les impacts à 3 et 6 mois sont respectivement de 4,1% et de 6,1%, mais au bout de 9 mois, l’impact tombe à 1,9%.